Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 3 mars 2018

DÉMYSTIFIER LE POPULAIRE


Des pages sur la culture dite populaire, qui me ramènent évidemment à l’ethnographie folkloriste du XIXe siècle, au corpus « chansons » spécialement, catégorie démystifiée et mise en débat, souvent comme pur produit de l’esprit savant ; ici, comme « opération scientifique » dont le savoir se libère mais comme « pouvoir qui l’autorise » (p. 47) : qui l’objective et le confisque à la fois. Signe aussi d’une « utopie d’un autre rapport politique entre les masses et l’élite » (id.) Soit – comme chez Bourdieu et Chartier. Mais le court-circuit du côté des poétiques concrètes – des manières individuelles-collectives qui réinventent la culture par l’idée de populaire, plus à produire et inventer qu’à archiver et mettre en corps, selon des présupposés qui ne se limitent pas à la perception de classe.