Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 3 mars 2018

COLLAGE


Au chapitre des « universités devant la culture de masse », et le diagnostic de l’époque, immédiatement post-68 qui mériterait d’être révisé, même s’il continue de pointer nombre de difficultés actuelles, cette lecture elle-même inspirée des modèles littéraires avant-gardistes et des thématiques structuralistes du temps : « Car souvent, avec les matériaux de sa culture, l’étudiant procède à la manière des collages comme on fait ailleurs un “bricolage” individuel de plusieurs enregistrements sonores ou une combinaison de peintures “nobles” avec des images publicitaires. La créativité est l’acte de réemployer et d’associer des matériaux hétérogènes » (p. 98) — désacralisation du socle savoir-culture. Sans ignorer que la réponse à ce bricolage, du côté de l’enseignement-recherche, relève des formes éclectiques de la vulgarisation.