Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

samedi 3 mars 2018

AMÉRICANITÉS THÉORIQUES


L’obsession des marges et de la périphérie, de l’ordinaire et du quotidien, des minorités et des altérités, des mille créativités parallèles – traverses, ruses, braconnages, etc. – à « la culture des privilégiés » ou à « la culture professionnelle » en « discrédit » (p. 101) – jusque dans l’intérêt pour la politique révolutionnaire de la langue et la question des patois – en somme, l’importance de l’hétérologie et de l’hétérogène prédispose la théorie de la culture, indépendamment même des expériences biographiques, activistes, religieuses et universitaires de De Certeau, à sa reprise dans les versions américaines des Cultural Studies.