Par une nuit de neige
et de bronchite, Paterson (2016) de Jim Jarmusch. Difficile d’en dénouer
les beautés. Lenteur caractéristique. La musique de Sqürl. Nombreux plans en
abyme (voir la métaphore récurrente des twins). Plongées. Et le fil de l’écriture, de la
poésie, bien sûr – W.C. Williams qui donne l’unité – mais les références essaimées
au long cours, depuis Melville sur la table de nuit (première scène) jusqu’à Ginsberg et Dickinson, la bibliothèque personnelle du sous-sol, et l’énigmatique personnage de la rencontre finale près des chutes d’eau :
« I breathe poetry ». Mesurée à l’ordinaire des gens
(les random conversations surprises dans le bus, au Shades Bar ou à la laverie). Dans le calendrier, et la reprise apparemment à l’identique
des séquences, levers, embauches, débauches, promenades, etc., des lieux ou des
actes (la boîte aux lettres), l’impossibilité pourtant de la répétition dans ce
film (ce sont les différences que l’on recherche et perçoit), qui, à côté des
trois dimensions – height, width,
lenght (like a shoebox…), – porte avec
insistance sur la quatrième dimension du temps (les jeux de la montre).
Aussi : voir l’étonnante
lecture-diction des poèmes (voix Adam Driver, textes Ron Padgett).
