Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

lundi 8 janvier 2018

APPROCHES SUCCESSIVES


On pourrait poser, et il y a lieu de le faire à titre de préalable théorique, la même question que celle que Michel de Certeau adresse à Foucault, notamment à la lecture de Surveiller et punir – la multiplication des « synonymes » ou « mots danseurs », c’est-à-dire les « approches successives d’un impossible nom propre » (p. 75) perçues dans « dispositifs », « machineries », « instrumentations », « techniques », « mécanismes ». Il y a au moins une « incertitude » et un « bougé de la chose dans le langage » (id.) à peu près similaires à clarifier dans arts, manières, procédures (et plus rarement procédés), opérations, usages, tactiques.