Ces papiers d'Amérique(s) sont aussi à leur manière les papiers d'un jour.

Un journal, peut-être ? Un carnet, plus sûrement. Des notes et des impressions. Des textes gouvernés par la circonstance. Improvisés quand il faut. Mal écrits souvent, à la hâte ou sur le vif.

D’une intention encore mal éclaircie. Ils (se) cherchent moins quelque patronage littéraire qu'à découvrir cette intention.

Des papiers, encore. Drôle de matière. Moins emblème que dissonance, lorsqu’on les mesure à leurs ponctuations numériques. Il arrive toutefois qu'ils s’accordent avec le sens qu'ils possèdent en langue anglaise. Ils (re)deviennent alors une catégorie du discours.

Ce sont généralement plutôt des brèves, des citations ou des gloses. Des bouts d'expérience, qui deviennent par accident métaphores. Des morceaux d'actualité. Et pour tout dire, les digressions y occupent le centre.

Les dates qui leur répondent, aléatoires ou affectives, ne tiennent elles-mêmes que de fendre un peu des événements de nature très diverse, intimes ou publics, quelconques - incertains.

Pour l'essentiel, tout y est vu d'ici.

dimanche 1 octobre 2017

FRAGMENT


Cette autre remarque de Claude Simon, dans sa correspondance avec Dubuffet de nouveau, suite à une conférence donnée à Genève – lettre du 21 juin 1982. La résistance au lieu commun, au gré d’une parenthèse incisive, et spécialement au lieu commun de la critique et de la lecture : « J’ai seulement essayé de dire des choses simples (ce qui est d’ailleurs le plus difficile) et, comme on dit toujours que je ne raconte que des bribes d’histoires en “fragmentant” la “totalité” (laquelle ?), de montrer que toute œuvre peinte ou écrite (même les romans dits “réalistes”) n’est jamais qu’une combinaison de fragments » (éd. cit., p. 37). Laquelle, en effet ?